Les récentes prestations de l’AC Milan sont sur courant alternatif. Le match contre le Napoli a bien résumé l’état de forme des Rossoneri avec une première mi-temps de qualité et une deuxième nettement plus compliquée.
En Italie, l’analyse de la méforme du Milan tourne beaucoup autour du manque d’efficacité des joueurs offensifs devant le but adverse. Olivier Giroud, Rafael Leao, Christian Pulisic, Samuel Chukwueze, Noah Okafor et Luka Jovic rateraient trop d’occasions. Il est vrai que certaines situations auraient pu aboutir à un but comme le slalom et la talonnade de Leao contre Newcastle ou encore la frappe de Reijnders dans la surface contre Naples avant la mi-temps.
A écouter : Podcast – Débrief de Napoli – Milan par Calcio e pepe
Néanmoins, ces quelques ratés impressionnants masquent une réelle difficulté à se créer des occasions de but de qualité et de manière constante et régulière. Là, réside en premier lieu, un axe de progression majeur pour Stefano Pioli et ses joueurs. Plus que quelques ratés épisodiques et observables dans toutes les équipes, la faible propension à créer des Rossoneri est une limite évidente.
Les statistiques avancées de l’AC Milan
En se penchant sur les statistiques avancées, l’impression visuelle est confirmée. Après 10 journées de Serie A, elles affichent pour Milan :
- 5e au classement des xG (expected goals)
- 16,25 xG créés pour 18 buts marqués : Milan ne sous-performe pas devant le but.
- 10e équipe au nombre de tirs tentés (32% de moins que le Napoli, leader sur cette stat).
- Un but tous les 0,13 tirs c’est le deuxième meilleur total en Serie A derrière le trio de tête Roma, Fiorentina et Genoa. De quoi relativiser le manque d’efficacité supposé.
- 7e équipe au nombre de ballons touchés dans la surface adverse (1 touche de plus que le 9e du classement). C’est moins que la Roma et son jeu minimaliste.
Olivier Giroud semble trop esseulé. Il touche en moyenne 4,22 ballons par 90 minutes dans la surface adverse. Victor Osimhen est à 7,83 ballons, Marcus Thuram à 7,23, Dusan Vlahovic à 6,27, Gianluca Scamacca à 6,23, Lautaro Martinez à 6,11 et Taty Castellanos à 5,95. Est-ce dû au manque de lien affiché entre le milieu et l’attaque, lui-même dû à la disparition du poste de 10 (de Brahim Diaz) dans le 4-3-3 cette saison de Stefano Pioli ?
Les autres facteurs du manque de créativité
L’absence de Ruben Loftus Cheek sur le dernier mois de compétition est aussi un facteur à prendre en compte. Le milieu anglais a une réelle capacité à porter le ballon et à se projeter avec et sans la balle. Sa passe décisive à Christian Pulisic face au Torino lors de la 2e journée est un exemple. Sa frappe de balle de qualité en est un autre (cf son but à Cagliari). Yunus Musah a un profil de grand travailleur au milieu de terrain mais ne brille pas (encore ?) sur l’accompagnement du jeu et de la construction offensive.
L’influence de Theo Hernandez sur le jeu du Milan a aussi chuté en octobre. Le latéral gauche français enchaîne tous les matches avec le club italien et avec l’équipe de France. Il manque une alternative de haut niveau en club pour le faire souffler. Theo semble tirer la langue. Il est un catalyseur du jeu milanais et ses courses ont le mérite de créer des espaces, du danger et de la crainte chez les adversaires, même quand elles ne sont pas décisives directement.
Si quelques blessures ont eu une influence sur les possibilités offertes à Stefano Pioli récemment, l’entraîneur milanais doit aussi trouver les solutions dans le jeu pour que son équipe se crée plus d’occasions. Un chantier majeur pour que Milan puisse rêver en grand cette saison.